Ça commence par une tendre scène familiale entre deux frères. L’un est adolescent, l’autre beaucoup plus petit. Il est tout mignon avec son sourire d’enfant insouciant, son ciré jaune et ses bottes de pluie. Son grand frère adoré lui a fabriqué un bateau en papier alors il veut à tout prix le faire voguer sur les flots. Il pleut très fort mais le petit garçon n’en a que faire. Il sort de chez lui et suit, tout heureux, son bateau qui coule le long des rues désertes. Quand soudain ce dernier s’engouffre dans une bouche d’égout. Il se penche alors pour pouvoir le récupérer. Puis…. Sa disparition sera le début de beaucoup d’autres. Alors son frère et sa bande de potes « ratés » vont enquêter, et vont démontrer qu’ils ne sont pas si nuls que ça….
Grippe-sou commence fort. Dès le début du film il apparaît comme un être terrifiant. Le maquillage est remarquablement réalisé et l’illusion parfaite. De plus, le comédien Bill Skarsgard semble réellement taillé pour ce rôle.
Pourtant on a beau nous présenter le film comme un film d’horreur, il nous est montré plutôt comme un film sur l’adolescence, ses premiers émois et l’amitié. Alors bien sûr, on sursaute de temps en temps, mais sur un peu plus de 2 heures de film ce n’est pas non plus ce que l’on retient.
L’ambiance est vintage, années 80. Les acteurs principaux sont jeunes, ne se déplacent qu’à vélo et vont devoir comprendre que malgré leurs différences, leur union sera leur principale force. On suit leurs disputes entre eux, avec leurs parents, leurs fous rires…
Et c’est là que le bas blesse : le film, bien réalisé au demeurant, se concentre beaucoup trop sur les problèmes que les ados peuvent rencontrer au quotidien. Et au final, le côté terrifiant et maléfique du film, et son clown si symbolique, passent au second plan. On en oublie presque que Grippe-sou est la star, et on ne le voit pas beaucoup au final. Il manque un côté sombre et beaucoup plus inquiétant. C’est trop édulcoré.
L’ensemble du film contraste beaucoup avec la scène d’introduction qui est franchement une réussite et qui est presque plus effroyable et monstrueuse que le film en lui-même. Après l’ensemble reste très bon, les effets spéciaux sont très bien réalisés et le film n’est pas ennuyeux. On ne voit même pas passer les deux heures. Mais on est en droit de s’attendre à autre chose quand il s’agit de l’adaptation d’un roman de Stephen King, le maître de l’épouvante.
C’est peut-être également là que se trouve les limites des films : l’imagination que l’on développe à la lecture d’un roman joue beaucoup plus dans le suspense et dans l’horreur d’une histoire.
Ça est actuellement au cinéma depuis le 20 septembre 2017
Merci à Warner Bros pour l’invitation à la projection en avant-première