Juin 2014, l’annonce tombe : Grim Fandango va avoir droit à sa version sur PC, PS4, Vita et Mac ! Le monde du jeu vidéo est en joie, que dis-je ? En transe !
Mais pourquoi tant d’excitation ? Tout simplement parce que ce jeu est, en toute simplicité, un monument de l’Histoire du JV.
Tout juste (re)sorti fin janvier 2015, voici aujourd’hui son test sur PS4.
Sorti originalement en 1998, il arrive peu après l’âge d’or des point and click de l’époque tels que Monkey Island, Gabriel Knight ou Full Throttle par exemple (que de souvenirs !). Ce dernier a d’ailleurs été réalisé par Tim Schafer, le génial créateur de Grim Fandango. Bien que le succès commercial n’ait pas été au rendez-vous à l’époque, ce jeu reste une référence en la matière et tout joueur ayant touché à Grim un jour n’en ressort pas indemne ! Cette remasterisation est donc parfaite pour les anciens joueurs qui se replongeront avec joie dans l’univers complètement barré de Grim Fandango et également pour les joueurs n’ayant jamais eu l’occasion de se lancer dans cette aventure.
Grim Fandango, c’est avant tout le charismatique Manny Calavera, un agent de voyages ayant pour but de vendre des billets vers l’au-delà aux personnes arrivant tout fraîchement dans le monde des morts. Se faisant voler injustement tous les meilleurs clients (c’est-à-dire les personnes ayant eu une vie irréprochable) par son collègue, il va mettre la main sur une conspiration organisée par les plus grands malfrats du monde des morts.
Cool ou pas ?
Un pitch sérieux donc aux premiers abords mais ne vous y trompez pas, le mélange avec un côté loufoquo-comique (loufoquo oui !) rempli d’humour noir marche à merveille et ce, tout au long de l’aventure. Hormis Manny, vous vous attacherez très rapidement aux personnages que vous rencontrerez, notamment Glottis, votre bras droit démon orange mécanicien (bah pourquoi pas ?) qui sera toujours là pour vous épauler ou encore Meche, sorte d’attention whore de l’aventure que l’on aime détester mais qui est quand même sacrément bonnasse pour un squelette !
Coté gameplay, il ne faut pas oublier que le jeu date de 1998 (♪ LA LALA LA LA, LALALALALALAAAA, LALA LA LA, LALALALALALAAAA ♫) … Ce jeu a donc maintenant un peu plus de 16 ans. Le « remastered » collé au titre du jeu apportera une amélioration des déplacements du personnage (ce qui n’est pas un luxe !) et un travail de lissage des textures des personnages et un ajout des ombres, rien de plus ! Donc ok, le travail ne semble pas énorme à ce niveau-là mais le souci de retrouver le jeu quasi original pour les anciens joueurs, avec de légères améliorations graphiques et de gameplay pour les nouveaux joueurs est vraiment très bien pensée et agréable au final. Pour les puristes, il sera même possible de gommer ces améliorations graphiques en repassant au mode graphique original en appuyant sur une touche seulement (la puissance de la PS4 est folle !).
Cependant, cela n’empêche pas les problèmes d’interaction entre le personnage et certains objets qui doivent être maniés tout au long de l’aventure. Il se peut donc malheureusement que le joueur n’arrive pas à avancer correctement dans l’histoire parce qu’il ne se trouve pas EXACTEMENT, au pixel près, à l’endroit de l’interaction avec l’objet. Or, je rappelle que ce jeu est un point and click, que les énigmes sont parfois sacrément tordues et que l’on se retrouve assez souvent bloqué. Alors que le joueur peut très bien être passé au bon endroit et au bon moment sur l’objet, si l’interaction ne fonctionne pas correctement, le joueur se met, tout naturellement, à tâtonner un peu partout son environnement. Et c’est comme cela qu’on se retrouve à tenter de donner une baguette de pain à un crocodile mais on ne sait jamais, sur un malentendu, on se dit que ça peut fonctionner ! Au-delà de ça, l’histoire est tellement attrayante qu’au final, tout ça sera oublié une fois la situation débloquée !
Graphisme et audio
Pour moi, le travail de remasterisation se trouve côté son puisque les joueurs auront le droit à des voix entièrement doublées en français (et avec réussite, c’est assez rare pour être souligné), ligne pour ligne, ainsi qu’une réorchestration symphonique de la sublime OST jazzy de Grim Fandango. Pour compléter cela, le joueur aura également le droit à des commentaires de Tim Schafer himself et de son équipe d’antan tout au long de l’aventure, ce qui nous permettra de connaître les secrets de fabrication de cet univers.
Durée de vie
Comme tout bon point and click, certaines énigmes seront assez complexes pour vous bloquer quelques minutes (voire heures) sur certaines scènes (même avec 2 cerveaux en y jouant avec sa dulcinée). Le premier run peut donc osciller entre 5h et 20h je pense. Cela laisse tout de même assez de temps pour apprécier le jeu dans son ensemble et une fois terminé, si vous êtes normaux, un petit pincement au cœur apparaîtra dans votre petit corps frêle (oui, même pour toi Teddy Riner !), avec cette impression de quitter définitivement un univers et des personnages marquants et attachants.
Et le trophée platine ?
Heureusement, les trophées sont là ! Car sauf si vous y avez fait attention avant de lancer le jeu la première fois (ce qui est moche pour un jeu comme ça !), il vous faudra un 2ème run pour décrocher le platine notamment grâce à un trophée bien particulier. Oui « grâce à » car le seul moyen de noyer son chagrin après avoir terminé pour la première fois Grim Fandango est de le relancer le plus rapidement possible !
Il est très difficile d’exprimer ce que l’on ressent pour un tel jeu parce que même si mes souvenirs de l’époque étaient assez vagues concernant ce jeu puisque je n’avais pas d’ordinateur (mes parents n’avaient pas d’argent et me donnaient des cailloux comme cadeau donc très loin de moi l’idée d’acheter un PC !), mais je savais que j’étais passé à côté d’un jeu culte de l’époque, intemporel. Je trouve ça juste génial d’avoir la possibilité de retrouver un tel jeu sur nos consoles aujourd’hui. Le parti-pris de garder l’original tout en y apportant quelques légères améliorations plutôt que de refaire totalement le jeu est aussi très intelligent. Pour le reste, il suffit juste de se laisser porter par les persos, les dialogues, les musiques, l’humour, le scénario,… et la magie opérera !
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